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L'Atelier de la Psyché

Racines de la Sensibilité

Dernière mise à jour : 16 nov.

Une remarque anodine qui vous blesse comme si elle remettait tout en question ? Une peur panique de décevoir dans une situation à faible enjeu ? Un sentiment de n'être jamais tout à fait à votre place, même entouré·e de gens bienveillants ?


Face à ces réactions qui vous semblent souvent disproportionnées, vous vous êtes sans doute déjà demandé·e : "Pourquoi est-ce que je ressens les choses si fort ?".


Et si la réponse ne se trouvait pas tant dans la situation d'aujourd'hui, que dans les échos de votre histoire d'hier ? Notre sensibilité, loin d'être un simple trait de caractère, est une histoire qui s'est écrite depuis notre plus tendre enfance.


S'il existe sans doute une part innée dans notre tempérament, notre environnement familial et nos premières expériences de vie agissent comme des révélateurs et des amplificateurs.


Un enfant sensible est comme un instrument de musique très fin et très juste : il capte les moindres vibrations de son entourage. L'atmosphère dans laquelle il grandit va déterminer la manière dont il apprend à "jouer" de sa sensibilité.


Dans un environnement où les émotions sont exprimées clairement et de manière saine, l'enfant apprend que sa sensibilité est un outil de connexion fiable. Mais souvent, la réalité est plus complexe.


L'enfant-antenne : quand capter le non-dit devient un mode de survie


Beaucoup d'enfants sensibles développent ce que l'on pourrait appeler un rôle d' "enfant-antenne". Sans même en avoir conscience, ils se mettent à scanner en permanence leur environnement pour décoder ce qui n'est pas dit.


Il ne s'agit pas forcément de grands secrets ou de traumatismes évidents. Il peut s'agir de capter :

  • La tristesse silencieuse d'une mère.

  • L'anxiété ou la colère contenue d'un père.

  • La tension non verbalisée entre les parents.

  • Le décalage entre des paroles rassurantes ("tout va bien") et une atmosphère lourde.

  • Les signaux de dangers

Mais l'antenne ne capte pas que cela. Elle capte aussi, et surtout, les attentes. L'enfant sensible apprend très vite à discerner la "bonne" réponse, le "bon" comportement, celui qui va générer un sourire, une approbation. Il cherche à se conformer à la vision que le parent ( ou la société ) a pour lui, à deviner ce qu'il faut être ou faire pour être aimé, accepté, ou faire partie de.. .

Peu à peu, la voix du parent, ses espoirs, ses principes et ses jugements s'intériorisent.


Elle devient cette petite voix critique à l'intérieur de notre tête qui nous somme de "rentrer dans les cases", de ne pas décevoir, de correspondre au moule.


Notre grande sensibilité est alors mise au service de cette mission : tout faire pour éviter le jugement de cette instance intérieure, pour être le "bon" enfant, le "bon" élève, le "bon" employé.


On devient hypersensible à notre propre potentiel d'échec ou de déviance par rapport à la norme que l'on a intégrée.


Pour naviguer dans ce monde émotionnellement complexe, l'enfant n'a pas d'autre choix que d'affûter ses capteurs au maximum. Sa sensibilité devient son outil de survie pour anticiper les humeurs, éviter les conflits, ou tenter d'apporter de la joie pour apaiser l'ambiance. Cette hypervigilance, vitale à l'époque, reste ensuite activée par défaut à l'âge adulte, même quand le "danger" a disparu.


Les "échos" du passé dans le présent


Devenu adulte, cet "enfant-antenne" continue de capter le monde avec la même intensité. Mais surtout, les situations présentes viennent réveiller, comme des échos, les émotions et les stratégies du passé.

  • La peur panique de décevoir votre patron ? C'est peut-être l'écho de la peur de décevoir un parent dont l'amour semblait conditionnel.

  • Le besoin de tout sur-justifier, de vous excuser d'exister ? C'est peut-être l'écho d'une enfance où vous ne vous sentiez jamais pleinement légitime.

  • Cette difficulté à recevoir un compliment ? C'est peut-être l'écho d'un environnement où la critique était plus fréquente que l'encouragement.

Le passé ne se contente pas d'influencer le présent ; il s'y invite sans prévenir. Votre sensibilité actuelle est la scène sur laquelle se rejouent, à votre insu, des pièces anciennes.


Mettre des mots pour apaiser l'histoire


Alors, que faire ? Faut-il "oublier le passé" ? Certainement pas. Le travail sur soi propose le chemin inverse : éclairer le passé pour qu'il cesse de nous diriger dans l'ombre.


Il ne s'agit pas de chercher des coupables ou de refaire l'histoire. Il s'agit de mettre des mots sur le non-dit d'hier. En comprenant pourquoi vous avez développé cette sensibilité, vous commencez à la déculpabiliser. En reliant une réaction d'adulte à une blessure d'enfant, vous lui redonnez sa juste proportion.


Ce travail de narration de soi permet de :

  • Distinguer ce qui appartient au présent de ce qui est un écho du passé.

  • Comprendre que vos réactions ne sont pas "bizarres" ou "excessives", mais qu'elles ont une logique, une histoire.

  • Apaiser les blessures anciennes en leur offrant enfin la reconnaissance et la compréhension qu'elles n'ont pas eues à l'époque.


Votre sensibilité n'est pas un défaut de fabrication. C'est le langage de votre histoire. Apprendre à décoder ce langage, c'est se donner la chance de transformer une sensibilité qui subit en une sensibilité qui comprend. C'est un chemin de réconciliation profonde avec la personne que vous êtes, dans toute sa complexité et sa richesse.

 
 

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