Août : Affrontement intérieur
- Caroline P.
- 9 juin
- 3 min de lecture
Août n’est pas un mois de repos et de fête. C’est un mois de tension fertile, d’équilibres fragiles, de vérités brûlantes.
Le feu intérieur pulse encore, porté par des élans, des combats, des exigences profondes. Et pendant ce temps, l’été bat son plein : le corps bronze, les soirées s’étirent, les étoiles filantes nous rappellent qu’on peut encore faire des vœux.
Et pourtant…derrière cette légèreté apparente, quelque chose se joue en profondeur.
Le miroir de la nature :
Dans la nature aussi, le mois d’août est un moment critique.
Les plantes ont déjà donné une première récolte. Elles continuent à pousser, à fleurir, à offrir. Mais le sol est fatigué. Parfois même, il manque d’eau , cette eau que l’on pourrait comparer à notre nourriture émotionnelle.
Alors les plantes puisent plus profond, elles s’étirent jusqu’à l’épuisement. Elles deviennent exigeantes, voraces, parfois fragiles. Et en même temps… quelque chose en nous réclame le droit de ralentir. De s’asseoir. De sentir. De regarder les choses en face.
L’exigence sans fin
Il y a dans ce cycle végétal un miroir saisissant de nos fonctionnements. Combien de fois continuons-nous à “pousser”, à donner, à performer, alors que nos ressources intérieures sont à sec ?
Août nous confronte à ça :à cette tension entre ce que nous attendons de nous-mêmes…et ce que notre terre intérieure peut encore nourrir.
La joie en surface, la pression en profondeur
C’est tout le paradoxe du mois. On parle de vacances, de lâcher-prise, de plaisirs simples...Mais beaucoup ressentent une pression sourde, difficile à nommer.
Le corps est là, détendu en apparence. Mais à l’intérieur, ça se débat :
Suis-je à la hauteur de ce que j’attends de moi ?
Est-ce que je donne trop ?
À quoi je me conforme sans m’en rendre compte ?
Et qu’est-ce que ça me coûte, vraiment ?
Août comme répétition générale
La fin août cristallise ce tiraillement.
Préparer la rentrée scolaire, vérifier les inscriptions sportives ou artistiques, réorganiser le quotidien, planifier le nouveau fonctionnement de la maison, finir les travaux avant la rentrée, ou le nouveau cycle...
Ce sont des gestes concrets, mais aussi chargés psychiquement. Car derrière ces ajustements logistiques, se rejoue souvent notre rapport à la pression, à la norme, à l’anticipation.
Dans les famille : Août devient alors la préparation mentale de septembre, ce mois qu’on redoute presque autant que juin ou décembre : ces mois où l’énergie familiale et sociale est à son pic… et où l’on n’a plus le droit de ralentir.
Lecture psychanalytique : le combat intérieur
Ce mois met en lumière une zone de conflit psychique :
Entre l’idéal que l’on veut incarner, pour ce nouveau cycle
Et les limites que l’on refuse de reconnaître.
L’exigence intérieure devient un symptôme. Elle parle de notre besoin de validation, de notre peur d’échouer, ou de notre difficulté à nous autoriser à ne pas être en pleine puissance, tout le temps.
Août n’est pas un mois de chute. C’est un mois d’évaluation sincère.
On regarde où on en est vraiment. On mesure le coût. Et, si l’on est honnête avec soi-même, on se demande : Est-ce que je veux vraiment continuer comme ça ?
Pistes d’introspection
Où est-ce que je continue à “pousser” alors que je suis fatiguée ?
Quelle est l’origine réelle de mon exigence ?
Est-ce qu’elle m’élève… ou me vide ?
À quoi ai-je renoncé, au nom d’une performance invisible ?
Que me faudrait-il pour me nourrir autrement ?
Que resterait-il de moi si je cessais, un instant, de devoir prouver quelque chose ?
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