Shadow Work : Nouvelle tendance holistique
- Caroline P.
- 23 août
- 3 min de lecture
On parle beaucoup de shadow work aujourd’hui. On le présente comme une démarche moderne, spirituelle ou holistique : écrire dans un journal, faire un rituel, tirer une carte… et regarder ses parts d’ombre.
Mais en réalité, le shadow work n’a rien de nouveau.
Le shadow work ’est le cœur même du travail psychanalytique, et en particulier de la psychologie des profondeurs de Jung : Rencontrer ses Ombres, leur donner une place et les transformer.
La différence entre la psychologie des profondeurs de Jung et du "Shadow Work" qui fleurit en ce moment sur les réseaux sociaux, c’est que la psychanalyse offre un cadre solide et des outils thérapeutiques précis et.. des compétences dans le domaine de l'Inconscient ( 5ans d'études quand même et l'obligation de supervision et d'adhésion à une fédération de psychanalyste ).
Alors qu’une grande partie du shadow work actuel est souvent édulcorée et reste en surface. Il ouvre parfois des portes qui devraient être franchies avec prudence. Il met le doigt sur des blessures profondes… puis laisse la personne seule, béante, sans accompagnement pour traverser ce qui a été réveillé. Et il faut avouer que, ce n'est pas en un tirage de cartes, que l'on va changer notre fonctionnement ou commencer une transformation intérieure. Le tirage va amener un matériel, j'en suis convaincue et l’approche analytique est essentielle : elle ne se contente pas d’effleurer les Ombres, elle permet de les intégrer en profondeur, de les symboliser, et de transformer ce qui pèse en une ressource intérieure.
Les outils du Shadow Work
Dans les approches dites “holistiques”, le shadow work peut prendre plusieurs formes :
– journaling,
– méditation, hypnose,
– tarot, archétypes,
– cercles de parole, rituels symboliques.
Ces pratiques peuvent être précieuses : elles permettent de commencer à regarder en soi, à ressentir, à mettre de la lumière là où il faisait sombre.
Mais une fois la porte ouverte… que fait-on de ce qui remonte ?
L’Ombre selon Jung
Pour Jung, l’Ombre n’est pas seulement une “part sombre”. Elle contient tout ce que nous rejetons de nous-mêmes parce que nous croyons que cela n’a pas sa place :
– nos défauts, nos pulsions, nos désirs,
– nos élans brimés, nos émotions tues,
– des souvenirs oubliés, des sensations dérangeantes.
En réalité, l’Ombre est notre inconscient personnel.
Tout ce que nous n’avons pas su ou pu intégrer s’y accumule. Plus nous l’ignorons, plus elle se manifeste : blocages, peurs, répétitions, symptômes, projections.
Mais l’Ombre ne contient pas que ce que nous redoutons. Elle cache aussi une énergie brute, un potentiel de vie encore non reconnu.
La peur du sombre
Travailler avec l’Ombre n’est pas anodin. Lorsqu’il est fait en surface, le shadow work peut parfois réveiller plus qu’il n’éclaire. Il peut :
– réactiver un trauma,
– amplifier une angoisse,
– fragiliser un trouble déjà présent,
– ou laisser la personne seule face à des souvenirs qu’elle n’arrive pas à symboliser.
C’est la raison pour laquelle un cadre est essentiel.
La psychanalyse : un espace pour transformer
La psychanalyse jungienne offre ce cadre. Elle permet de descendre dans les profondeurs de l’inconscient avec un accompagnement solide.
Les rêves, les symboles, les images, les résistances : tout cela y est accueilli et travaillé, on peut même utiliser les mêmes outils !
La différence est là :
– un travail en surface peut ouvrir une prise de conscience,
– un travail analytique permet une véritable transformation.
Explorer l’Ombre demande plus qu’un moment d’introspection.
Cela demande une descente accompagnée, un espace où l’on peut déposer ce qui surgit, et l’élaborer sans se perdre.
Ce chemin n’est pas toujours rapide, simple, confortable. Mais il est profondément transformateur : il relie ce qui était séparé, intègre ce qui était refoulé, et rend la personne plus entière, plus vivante.
En conclusion
Le shadow work peut être une belle porte d’entrée, je ne peux pas dire le contraire car j'utilise certains outils holistiques quand l'affinité est présente.
Mais c’est dans la psychanalyse que ce travail trouve toute sa puissance : là où l’on ne se contente pas d’observer ses Ombres, ou de les déplacer sur autre chose, mais où l’on apprend à vivre avec elles, à les intégrer, et à en faire une force.
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