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L'Atelier de la Psyché

Quand le contrôle nous fatigue

Il y a ces moments où l’esprit ne s’arrête jamais. Tout analyser. Tout vérifier. Refaire la scène cent fois dans sa tête. Imaginer chaque scénario possible.

Ce besoin de contrôle semble, à première vue, protecteur. On croit qu’en anticipant, en vérifiant, en se surveillant soi-même, on évitera la douleur, l’échec, le rejet ou le jugement.

Mais derrière cette façade de maîtrise, il y a une réalité : le contrôle épuise.


Le contrôle : une défense inconsciente

Freud avait déjà mis en lumière ce mécanisme. Ce besoin de tout maîtriser n’est pas une manie ni un défaut de caractère : c’est un mécanisme de défense. Il s’est construit un jour pour tenir debout face à l’incertitude ou à la peur de perdre l’amour.

Derrière l’hypercontrôle, il y a souvent une peur plus profonde :

– peur de mal faire,

– peur d’être jugé·e,

– peur de décevoir,

– peur de ne pas réussir,

– peur de voir le chaos revenir si l’on relâche un instant.

En surface, cela ressemble à de la rigueur ou à de la perfection. En profondeur, c’est souvent une lutte intérieure pour éviter l’angoisse.


L’épuisement du corps : le stress oxydatif


La psychosomatique est à prendre en compte. L’hypercontrôle ne fatigue pas seulement le psychisme.

Il épuise aussi le corps.

Chaque pensée anticipée, chaque vigilance constante déclenche une réponse de stress. Même légère, répétée jour après jour, cette activation produit un excès de cortisol et favorise le stress oxydatif : un déséquilibre où les cellules sont agressées par trop de radicaux libres.

Résultat :

– fatigue chronique,

– tensions musculaires,

– sommeil perturbé,

– système immunitaire affaibli.

Le contrôle, qui devait protéger, devient paradoxalement une source d’usure.


L’épuisement du psychisme : la boucle des pensées

Mais la fatigue est aussi intérieure. L’esprit ne désemplit pas. Il tourne en boucle autour de pensées parasites :

« J’ai mal fait. »

« J’aurais dû dire ça autrement. »

« Je suis nul·le. »

« Et si ça se passait mal ? »

Avec le temps, ce contrôle permanent peut ouvrir la voie à de véritables troubles psychiques :

TOC (rituels de vérification, pensées intrusives qui reviennent sans cesse),

anxiété généralisée (se sentir tendu·e en permanence, avec la peur de mal faire),

angoisses (pics d’inquiétude, palpitations, respiration difficile),

troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes),

– voire une forme de dépression masquée, quand l’énergie finit par manquer pour tout.


Ces ruminations et ces symptômes sont la marque d’une lutte permanente. Le contrôle, censé calmer l’angoisse, finit par l’entretenir et l’aggraver car finalement, il n'est qu'un symptôme.


Que faire de ce contrôle ?

La psychanalyse n’a pas pour but de supprimer le contrôle. Elle cherche à comprendre ce qu’il protège, quelle peur il cache, et comment le transformer pour qu'il ne soit plus une prison.

Le contrôle peut redevenir une ressource : la capacité d’organisation, de rigueur, de lucidité. Mais sans enfermer, sans étouffer, sans épuiser.

Le travail analytique permet peu à peu de :

– identifier l’origine de cette exigence,

– apaiser les peurs anciennes qui l’alimentent,

– retrouver une souplesse intérieure,

– faire de la vigilance un choix et non une contrainte.


En conclusion

Le contrôle n’est pas un ennemi. Il est une tentative — maladroite mais vitale — de l’esprit pour se protéger. Mais lorsqu’il devient tyrannique, il use le corps et enferme la psyché.

Le chemin analytique permet d’en décoder le sens, de libérer ce qu’il recouvre, et de transformer ce mécanisme en une force plus souple, plus vivable.

Car vivre, ce n’est pas tout maîtriser. C’est apprendre à traverser l’imprévisible, sans s’y perdre.

 
 
 

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