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L'Atelier de la Psyché

Février : le conte de la lune des Tempêtes

Dernière mise à jour : 2 juil.


La Marcheuse s’éveilla, non pas doucement, mais arrachée au sommeil par un froid qui n'était pas que dans l'air. C'était un froid intérieur, un frisson d'âme qui précédait celui de la chair. Dehors, le vent de février hurlait, et sa plainte semblait s'infiltrer à travers les murs de la chaumière. Elle se sentait vulnérable, comme si le monde et ses tempêtes pouvaient la traverser.


Lentement, elle quitta la chaleur de sa couche, un refuge devenu précaire. Dans la pièce principale, les braises mourantes dans l'âtre projetaient des ombres longues et dansantes qui se tordaient comme des doutes. Elle s'approcha de la fenêtre. La Pleine Lune des Tempêtes baignait la clairière d'une lumière blanche, presque clinique, sur un manteau de neige que le vent balayait en rafales furieuses. Ce paysage, si beau et si hostile, fit naître en elle une nostalgie dangereuse : le désir de revenir en arrière, à un temps où elle ne s'était pas encore engagée sur ce nouveau chemin, ce projet né le mois précédent, si plein de promesses et si terrifiant d'incertitude.


Ce doute était un poison glacial. Elle le sentit se répandre en elle, menaçant de geler ses résolutions. En un acte de volonté pure, un refus de se laisser sombrer, elle tourna le dos à la fenêtre et s'agenouilla devant le foyer. Ses gestes étaient lents, presque rituels. En ajoutant des brindilles et une bûche aux braises, elle ne cherchait pas seulement à ranimer une flamme pour son corps, mais pour son esprit. C'était un acte de foi : affirmer que même dans la nuit la plus froide, une chaleur peut renaître.


Le feu crépita, timide d'abord, puis plus assuré. Portant une tasse d'infusion fumante à ses lèvres, elle retourna s'asseoir face à la nuit, non plus en victime, mais en observatrice. Elle ferma les yeux, prête à affronter la tempête intérieure qui faisait écho à celle du dehors.

Elle plongea dans son Monde Intérieur. Aussitôt, une onde glacée la parcourut. La Peur. Elle était là, non pas comme une ennemie monstrueuse, mais comme une présence immense et froide, un souffle sur sa nuque. Le doute.


Alors la voix de l'Astre-Lune, qu'elle apprenait à peine à reconnaître, murmura en elle, non pas pour donner une réponse, mais pour la guider : « Ne la fuis pas, Marcheuse. Regarde-la. Elle n'est pas la tempête. Elle est la gardienne qui se dresse face à la tempête. Demande-lui son nom. Demande-lui ce qu'elle protège. »


Guidée par cette intuition, la Marcheuse visualisa cette peur. Elle lui donna la forme d'une grande silhouette d'ombre et de glace, debout devant une porte. Au lieu de la combattre, la Marcheuse fit un pas vers elle et demanda doucement : « Qui es-tu, et de quoi essaies-tu de me protéger ? »


Le silence se fit dans son esprit. La silhouette de glace sembla alors s'entrouvrir, et lui montra non pas l'avenir, mais une image du passé : une chute, une trahison, une fois où son audace l'avait menée à la douleur. La Peur ne parlait pas, mais son message était clair : "Je me souviens de cette blessure. Je ne veux pas que tu souffres à nouveau."


La Marcheuse sentit une vague de compassion la submerger. Cette peur n'était pas malveillante. C'était une part d'elle, une gardienne loyale mais figée dans le passé, terrifiée à l'idée de revivre une ancienne douleur. « Elle est une alliée, mais une alliée qui ne connaît que le passé, » poursuivit l'Astre-Lune. « C'est à ta volonté de lui montrer le présent. Remercie-la pour sa vigilance, mais dis-lui que c'est toi, maintenant, qui tiens la barre. »


La Marcheuse se tourna alors vers la gardienne de glace, et lui parla avec une nouvelle autorité, née de la compassion : — « Je te remercie de veiller sur moi. Je vois la blessure que tu protèges. Mais cette histoire est terminée. Aujourd'hui, je choisis d'avancer. Je ne te demande pas de disparaître, mais de marcher avec moi, non plus comme un geôlier, mais comme une conseillère prudente. »

À ces mots, la silhouette de glace ne fondit pas, mais elle sembla perdre de sa masse, devenir plus transparente, et recula d'un pas, laissant le chemin vers la porte libre. Dehors, la tempête de vent et de neige semblait, elle aussi, commencer à s'apaiser.


La Marcheuse ouvrit les yeux. Elle se sentait calme, habitée par une force nouvelle. Elle prit son journal et, au lieu de n'écrire que sur ses doutes, elle commença par détailler ses forces, comme pour les présenter à sa peur, pour lui montrer que son arsenal avait changé : son intuition, sa résilience, sa connexion au monde invisible. Elle était une Marcheuse, et son rôle était d'avancer sur les sentiers inconnus.


Alors qu'elle écrivait, un léger bruit attira son attention. Un Chat sauvage, noir comme la nuit, venait de se glisser dans la chaumière. Indépendant, silencieux, il naviguait dans la pénombre avec une assurance parfaite. Il sauta sur un tabouret et la fixa de ses yeux brillants, non pas pour réclamer, mais comme pour constater un fait.

Le Chat, symbole de l'intuition et de l'indépendance qui sait voir dans le noir, était apparu. C'était une synchronicité, une validation. Il était le signe qu'elle venait d'intégrer une part de sa propre nature : celle qui sait instinctivement son chemin dans l'obscurité.

Un sourire éclaira le visage de la Marcheuse. Le voyage intérieur était achevé. Dehors, l'aube effleurait l'horizon, teintant la neige apaisée de reflets rosés. Il était temps de préparer le chemin pour manifester son projet au printemps, non pas sans peur, mais avec elle, comme une alliée à ses côtés.


Les Enseignements du conte


La dernière pleine lune de l'hiver nous confronte aux tempêtes, extérieures comme intérieures. Elle ne nous demande pas de fuir, mais de nous tenir droit dans le vent pour en recevoir les leçons de force et de résilience.


🌪️ Apprivoiser la Peur : Votre Alliée Intérieure

La peur n'est pas une ennemie à vaincre, mais une gardienne à écouter. Comme l'Astre Lune le murmure à la Marcheuse, la peur est un réflexe de protection. En apprenant à dialoguer avec elle au lieu de la laisser nous paralyser, nous la transformons. Elle devient une boussole qui nous signale les vrais dangers et nous apprend la prudence, sans pour autant nous empêcher d'avancer.


🔥 Affermir sa Volonté

Face au doute, la volonté est notre feu intérieur. Le conte nous enseigne que c'est en se concentrant consciemment sur notre objectif, sur ce qui "naît et change en nous", que nous donnons une direction à notre énergie. Cette volonté focalisée ne supprime pas la peur, mais elle lui donne un cadre. La peur devient alors le courant qui nous pousse à contourner les obstacles avec créativité, plutôt que la vague qui nous submerge.


🌬️ Laisser la Tempête Purifier

La Lune des Tempêtes est une invitation au grand nettoyage de fin d'hiver. Le vent qui souffle n'emporte pas que la neige ; il emporte les doutes inutiles, les schémas de pensée obsolètes et les fardeaux émotionnels qui nous alourdissent. C'est le moment de se demander : "Qu'est-ce qui ne me sert plus ?" et de le laisser partir, pour faire de la place à la vitalité du printemps.


📓 Reconnaître et Ancrer ses Forces

Après avoir traversé le doute, l'acte de la Marcheuse de noter ses forces dans son journal est essentiel. C'est une étape cruciale d'intégration. Après la tempête, il faut reconnaître ce qui est resté debout, ce qui fait notre solidité : notre intuition, notre connexion, notre résilience. Écrire ses forces, c'est les rendre réelles et s'approprier son identité profonde. Vous êtes une Marcheuse.


Pour conclure, cette lune nous murmure : « Laisse le vent des tempêtes emporter tes peurs inutiles. Conserve ce qui te fortifie. Et avec ce qu’il reste, bâtis ton avenir. »





 
 
 

1 commentaire


Membre inconnu
10 févr.

J'avais choisi la carte de la Grande Prêtresse et je retrouve sa symbolique à la fin quand elle liste ses talents 🌱

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