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L'Atelier de la Psyché

L'effervescence nocturne de la psyché

En psychothérapie, il arrive souvent qu’une séance « réveille » quelque chose. Un souvenir, une émotion enfouie, une prise de conscience.

C’est le travail, me direz-vous, et vous avez raison. Mais parfois, ce travail continue bien après que vous ayez quitté le cabinet ou déconnecté la visio… et c’est votre nuit qui en fait les frais. Le cerveau, tout excité de sa trouvaille, refuse de se taire. Il tourne, rumine, creuse le sujet, comme s’il n’avait pas reçu l’ordre de Morphée de se reposer. Les pensées s’enchaînent, vous êtes couché·e… mais tout sauf endormi·e.


Cette agitation nocturne, loin d'être un 'bug', est en réalité le signe que votre esprit est au travail. Imaginez votre psyché comme une grande bibliothèque. La séance de thérapie y a livré de nouveaux livres, et parfois même ressorti des archives oubliées. Pendant la nuit, votre esprit s'active pour trier, ranger, faire de la place sur les étagères. Ce n'est pas du désordre pour le plaisir, c'est une réorganisation interne. Le bruit que vous entendez, c'est celui d'une vérité qui trouve sa juste place.

Voici quelques pistes pour accompagner cette agitation intérieure sans vous faire embarquer dans un marathon mental jusqu’à 3h du matin.


Première partie : stabiliser le terrain


Instaurer une routine d’atterrissage

Votre soirée est une piste d’atterrissage. L’activité de la journée s’atténue, et pour que l’esprit atterrisse, il a besoin de repères :

  • Une tisane (camomille, verveine… ou lait chaud pour les nostalgiques)

  • Une toilette en pleine conscience : se laver le visage, se brosser les dents, en présence

  • Une pensée douce : 5 choses agréables de la journée, même minuscules

  • Une respiration ventrale, main sur le ventre, en silence

  • Un rituel de lumière tamisée et de calme sensoriel (lavande, veilleuse douce)

  • Se lever à la même heure chaque jour, même si c’est difficile : la régularité rassure le système nerveux


Faire de sa chambre un lieu de sécurité et de calme

Le lieu compte autant que le rituel. Si votre chambre évoque le bazar, le stress ou le bureau… le sommeil hésitera à s’inviter.

Transformez-la en cocon :

  • Utilisez une veilleuse ou une lumière douce

  • Gardez-la propre, rangée, claire

  • Diffusez une odeur agréable : lavande, bois, ou ce qui vous évoque la paix

  • Ajoutez des coussins, une couverture rassurante

  • Vérifiez que tout est sécurisé (portes fermées, téléphone en mode avion, objets familiers à portée de main)


À éviter si vous tenez à vos nuits

  • La sieste après 16h : tentante, mais traîtresse

  • Le repas lourd ou épicé en soirée

  • Le café déguisé (« c’est du thé vert ! » — oui, mais avec de la caféine)

  • L’écran au lit (la lumière bleue empêche la mélatonine de faire son boulot)

  • Rester à cogiter en mode statue sur l’oreiller


Et ce qui aide vraiment

  • Bouger un peu dans la journée (pas juste penser à bouger)

  • Noter ses préoccupations avant d’aller se coucher

  • Créer un environnement rassurant : chambre fraîche, odeur douce, objets familiers

  • Se souvenir qu’un cauchemar ou une pensée intrusive n’est qu’un signal, pas une vérité


Deuxième partie : accompagner l’effervescence intérieure

Et quand malgré tout cela… le cerveau refuse de lâcher ? Voici d'autres stratégies pour l'accompagner.


Déposer les pensées pour alléger l'esprit

Quand une idée tourne en boucle, le but est de la sortir de votre tête, pas de la résoudre à 2h du matin. L'objectif n'est pas de l'analyser, mais de la déposer. Prenez un carnet et un stylo. Écrivez le mot, l'idée, l'émotion brute. Le simple fait de voir la pensée sur la page, extérieure à vous, lui retire son pouvoir.

Le message envoyé à votre cerveau est clair : « C'est noté, c'est en sécurité ici, tu peux lâcher. »


Gérer les cauchemars ou la peur de s'endormir

Parfois, ce n'est pas l'agitation qui bloque, mais la peur de lâcher prise.

  • Réécrivez le scénario : Si un cauchemar revient souvent, imaginez-lui une fin plus douce dans la journée. Pensez à cette nouvelle version comme à une sortie de secours.

  • Préparez un plan d'action : Décidez d'un ou deux gestes simples à faire si vous vous réveillez en panique (boire une gorgée d'eau, toucher un objet doux). Le simple fait d'avoir un plan rassure.

  • Se rassurer à voix haute : Murmurez "Je suis en sécurité, chez moi."

    Entendre votre propre voix peut être très apaisant.


Trois techniques pour "tromper" le cerveau

Si les pensées persistent, vous pouvez utiliser des jeux mentaux pour les court-circuiter.


  • L'alphabet mental : Choisissez une catégorie (fruits, animaux, pays...) et essayez de trouver un mot pour chaque lettre de l'alphabet. C'est juste assez difficile pour occuper votre esprit, mais assez ennuyeux pour vous faire glisser vers le sommeil.

  • Le lieu sûr : Imaginez un endroit, réel ou imaginaire, où vous vous sentez parfaitement bien. Concentrez-vous sur les détails : les odeurs, les sons, la température. Plongez-vous dans cette scène apaisante.

  • Le rendez-vous des soucis : Si une inquiétude surgit, dites-lui fermement : "Je t'entends, mais ce n'est pas le moment."

    Vous le notez sur votre carnet et on en reparlera à notre prochaine séance ensemble.

    Vous donnez ainsi à votre cerveau la permission de reporter la charge mentale.


Reprogrammer le cerveau sur « sommeil » :

Si vous êtes encore éveillé·e après 20 minutes, ne vous acharnez pas. Levez-vous, allez dans une autre pièce et faites une activité calme (lecture, musique douce) sans écran. Dès que le sommeil revient, retournez au lit.


En bref

Le sommeil n’est pas un bouton off. C’est un passage, une transition.

Et dans une thérapie, il est normal que certains soirs soient plus agités. C’est le signe que quelque chose travaille, bouge, s’intègre. Mais ce mouvement nocturne mérite un cadre. Un rituel. Un lieu.

Alors la prochaine fois que votre nuit s’active après une séance, ne la vivez pas comme un échec. Voyez-la comme une digestion de l’âme. Et offrez-lui ce qu’elle demande : un espace, un carnet, un peu de douceur… et la promesse qu’elle n’a pas besoin de tout résoudre ce soir.

Ce précieux matériel nocturne pourra d'ailleurs être exploré, si vous le souhaitez, lors de votre prochain rendez-vous.

 
 

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