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L'Atelier de la Psyché

Honte/Culpa

Deux émotions qui n’ont pas le même goût.


Certaines émotions sont bruyantes. D’autres, comme la honte ou la culpabilité, sont silencieuses et collantes. Elles s’installent discrètement, vous serrent l’estomac, vous font baisser les yeux… et laissent un arrière-goût amer.


La culpabilité : ce que vous avez fait (ou pensez avoir fait)


La culpabilité survient quand vous avez l’impression d’avoir transgressé une règle, blessé quelqu’un, manqué à un engagement (intérieur ou extérieur) ou déçu une attente. C’est un signal intérieur, une alarme qui vous indique que vous vous êtes éloigné·e de vos valeurs ou de ce qui vous semble juste.

Elle est liée à vos actions, ou à l’idée que vous vous en faites.

💬 "Je n’ai pas rappelé cette amie en difficulté. J’aurais dû. Je me sens mal."


Parfois, elle est fondée. Parfois, elle est exagérée ou induite par le regard des autres. Ce n’est pas parce que vous ressentez de la culpabilité qu’il y a eu faute.


La culpabilité peut vous pousser à réparer, à vous excuser, à changer quelque chose. C’est une émotion qui peut être saine, utile, humaine. Mais elle peut aussi devenir étouffante, surtout si vous vous imposez des standards impossibles à tenir.


La honte : ce que vous croyez être

La honte est plus profonde, plus intime. Elle ne vous dit pas :

"Ce que vous avez fait est mal." Elle murmure :"C’est vous qui êtes mal."

Elle ne concerne plus un acte, mais votre identité. Elle touche à ce que vous pensez être, ou ne pas être. À votre image de vous-même. À votre valeur.

💬 "Je suis trop comme ci, pas assez comme ça. Si les autres savaient qui je suis vraiment, ils me rejetteraient."

La honte vous pousse à vous cacher, à vous faire oublier. Elle vous coupe du lien, du regard bienveillant, de la possibilité de dire : "Voilà ce que je vis."

Souvent, la honte vient de très loin. Elle se construit dès l’enfance, dans des situations où vous n’avez pas été reconnu·e, accueilli·e, ou respecté·e dans ce que vous étiez. On ne vous a pas dit que vous aviez mal agi. On vous a fait sentir que vous étiez un problème.


 Et parfois… tout se mélange

Il arrive que la honte et la culpabilité soient entrelacées. Vous vous sentez coupable d’avoir mal agi, mais en grattant un peu, vous découvrez une honte plus ancienne, plus sourde, qui vous fait croire que ce que vous avez fait confirme ce que vous redoutez être.


💬 "J’ai été maladroit·e, donc c’est bien la preuve que je suis inadapté·e."


Il est alors difficile de démêler ce qui vient d’un acte réel, et ce qui est lié à une fausse image de soi, intériorisée depuis longtemps.


Questions pour faire le tri (et avancer)

Ni la honte ni la culpabilité ne sont des émotions à fuir. Elles vous disent quelque chose. Mais elles ne disent pas toujours la vérité sur vous.

La culpabilité vous parle de vos choix. Elle peut vous aider à grandir, à réparer. La honte vous parle d’une image de vous-même qui a besoin d’être soignée, reconstruite, vue avec un regard plus juste, plus humain.

Et parfois, ce n’est pas ce que vous avez fait qui mérite d’être remis en question, mais ce que vous avez cru sur vous, trop longtemps.


Prenez un moment, seul·e avec vous-même, et laissez venir les réponses :


  • Est-ce que je me reproche ce que j’ai fait, ou est-ce que je doute de qui je suis ?

  • Est-ce que cette émotion me pousse à corriger, ou me donne envie de me refermer ?

  • À qui appartiennent les attentes que je pense avoir déçues ? Est-ce que je suis vraiment d’accord avec elles ?

  • Est-ce que je me traite avec la même compréhension que j’aurais pour quelqu’un que j’aime ?

  • Quelle part de moi aurait besoin aujourd’hui d’être reconnue plutôt que jugée ?


Exercice de compréhension émotionnelle :


Étape 1 – Mettre des mots clairs

Commencez par écrire (ou dire) sans filtre :

"Je me sens coupable de..."

Laissez venir tout ce qui sort, même si c’est confus, exagéré, ridicule, intense. Pas de censure.

Ensuite, formulez-le plus précisément :

– Qu’ai-je fait, dit ou omis de faire ?– Quelle valeur, quel principe ai-je l’impression d’avoir trahi ?– Est-ce que c’est vraiment moi qui ai choisi cette valeur ? Ou est-ce qu’elle m’a été imposée (famille, éducation, culture...) ?
Étape 2 – Écouter ce que l'émotion veut protéger

La culpabilité/la honte, aussi désagréable soit-elle, essaie de défendre quelque chose. Demandez-vous :

  • Quelle part de moi ai-je peur d’avoir abîmée (ma bienveillance, ma loyauté, ma fiabilité...) ?

  • À quoi ou à qui est-ce que je tenais, derrière cet acte ou ce manquement ?

  • Est-ce que j’ai agi par peur, fatigue, maladresse ? Est-ce que je peux le reconnaître sans m’enfoncer

  • Du plus loin que je me souvienne, dans quelle situation, évènement ai-je ressenti cette émotion ?

  • De quoi je me sens responsable ?


Etape 3 – Passer du jugement à la responsabilité

Écrivez (ou dites) la phrase suivante, en la remplissant honnêtement :

"À partir de ce que je ressens aujourd’hui, voilà ce que je peux faire maintenant..."

Cela peut être :

  • Appeler quelqu’un pour s’excuser, si on a réellement blessé quelqu'un

  • Écrire une lettre (même si vous ne l’envoyez pas).

  • Ou simplement reconnaître que vous avez fait de votre mieux avec les ressources de ce moment-là.


Étape 4 – Un mot de vous à vous

Terminez l’exercice par une lettre de compassion à vous-même. Oui, vraiment.

Même quelques lignes, du style :

"Je sais que tu aurais voulu faire mieux. Tu as eu peur. Tu étais fatigué·e. Tu as oublié. Tu as blessé sans le vouloir. Et pourtant, tu n’es pas un monstre. Tu es humain·e. Et tu peux avancer."

De : la personne que vous êtes aujourd'hui,

A destination de : la personne que vous étiez ( origine du sentiment ).

Si vous étiez enfant, écrivez ce paragraphe de vous à votre enfant intérieur.


Relisez cette lettre 3 jours plus tard.

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