Chakra Couronne
- Caroline P.
- 18 juin
- 5 min de lecture
« Là où je me fonds dans le tout. »
La porte de la conscience pure, l'union avec le grand tout.
Présentation générale
Sahasrara, le septième et dernier chakra, est situé au sommet du crâne, à la fontanelle. Son nom en sanskrit est l'un des plus poétiques : « le lotus aux mille pétales ». Il ne désigne pas un centre compact, mais une fleur qui s'ouvre, un portail vers la conscience universelle.
Son "élément" est la Conscience pure elle-même.
Ce chakra est notre connexion au grand tout, à l'univers, à la source de la vie. Il ne s'agit plus de l'identité personnelle (je, moi), mais de la réalisation de notre nature fondamentale en tant que partie intégrante d'une conscience unifiée. C'est le lieu de la grâce, de la foi, du sens et de la transcendance.
Le voyage qui a commencé par "Je suis (un individu)" au chakra racine, s'achève ici par la réalisation "Je Suis (pure existence)".
Énergies associées
Élément : Au-delà des éléments, pure Conscience ou Pensée
Couleur : Violet, blanc, doré
Fonction : Unité, transcendance, connexion spirituelle, conscience pure, sens
Zones corporelles : Sommet du crâne, cortex cérébral, glande pinéale
Temps de développement : Ne correspond pas à un âge précis, mais représente la maturation spirituelle tout au long de la vie.
Pierre associée : Améthyste, cristal de roche, sélénite
Quand ce chakra est déséquilibré
Le déséquilibre du chakra couronne est plus subtil et existentiel. Il ne se manifeste pas tant par des comportements que par un état d'être.
Je me sens déconnecté·e de tout, profondément seul·e. La vie me semble absurde et n'a aucun sens.
J'ai une peur profonde de la mort, je suis cynique et réfractaire à toute forme de spiritualité.
Je suis dans un "ego spirituel" : je collectionne les concepts, je me sens supérieur·e aux autres, mais je suis déconnecté·e de mon corps et de la réalité humaine.
Lecture énergétique (inspirée de la MTC)
Le chakra couronne est une ouverture qui reçoit la lumière spirituelle.
Dans un état de blocage ou de "vide", l'ouverture est fermée. On se sent comme sous un couvercle de plomb. Il y a un sentiment de séparation totale, une dépression spirituelle. On est imperméable à la grâce, à l'inspiration, à la beauté. La vie est perçue comme purement matérielle et mécanique.
Dans un état de "trop-plein" ou de déséquilibre, l'énergie est "dans la tête" mais n'est pas intégrée. On est "perché", déraciné. On peut avoir des idées grandioses, intellectualiser la spiritualité, mais manquer de compassion et d'humanité. C'est une fuite du monde terrestre au nom du monde spirituel.
NB – La couronne ne s'ouvre pas par la force, elle fleurit par la grâce. Tenter "d'ouvrir" son chakra couronne par la volonté est une action de l'ego, ce qui est contraire à sa nature. Sahasrara s'épanouit naturellement lorsque les six autres chakras sont relativement harmonisés. C'est le résultat d'un équilibre, pas un but à conquérir.
Lecture psychanalytique
Ici, la psychanalyse classique, centrée sur l'ego, atteint ses limites. On entre dans le domaine de la psychologie transpersonnelle. Le chakra couronne correspond à la notion de Soi chez Carl Jung : l'archétype de la totalité, le centre organisateur de la psyché qui inclut le conscient et l'inconscient. L'ouverture de la couronne est l'expérience où l'ego réalise qu'il n'est pas le roi, mais un ministre au service de ce Soi plus vaste.
Le grand poison de ce chakra est l'attachement à l'ego et l'illusion ultime de la séparation.
La blessure fondamentale est le traumatisme de l'existence : se sentir comme un fragment isolé, jeté dans un univers indifférent. C'est ce que Freud, citant Romain Rolland, appelait le contraire du "sentiment océanique" (ce sentiment d'être un avec l'univers).
La croyance limitante :
« Je suis seul·e. Il n'y a rien d'autre. Quand ça s'arrête, ça s'arrête. »
Le besoin fondamental ici est celui de transcendance, de sens et de connexion à quelque chose de plus grand que notre petite histoire personnelle.
Chemin de maturation
Il n'y a pas de "chemin" pour atteindre la couronne, car elle représente ce que nous sommes déjà.
Le travail consiste à déblayer ce qui nous empêche de le réaliser. C'est un chemin de "désapprentissage" : désapprendre nos fausses identités, nos limitations, nos peurs.
Il n'y a pas d'archétype à devenir, mais plutôt une dissolution de tous les rôles.
C'est passer de la quête ("je cherche un sens") à l'état de présence ("je suis le lieu où le sens émerge"). C'est la paix qui ne dépend d'aucune circonstance extérieure. C'est la fin de la guerre intérieure.
Méditation de l'union (5-10 min)
À faire assis·e, le dos très droit, les mains en coupe posées sur les genoux.
Portez votre attention au sommet de votre tête. Imaginez cet espace comme étant doux, réceptif, ouvert.
Visualisez un magnifique lotus aux mille pétales (violets, blancs, dorés) qui repose sur votre tête et s'ouvre lentement au ciel.
Imaginez maintenant une colonne de lumière blanche et pure qui descend de l'infini de l'univers. Elle entre doucement par le centre de ce lotus, par le sommet de votre crâne.
Sentez cette lumière remplir votre tête, puis descendre le long de votre colonne vertébrale, traversant chaque chakra un par un, jusqu'à la base, vous connectant profondément à la Terre. Vous êtes un pont entre le Ciel et la Terre.
Restez dans cet état, sans rien chercher. Il n'y a rien à accomplir. Soyez simplement présent·e à la sensation d'espace, de silence et de connexion.
Si des pensées apparaissent, laissez-les passer comme des nuages dans le vaste ciel de votre conscience.
Répétez silencieusement le simple mot :
« Je Suis. »
Pour finir, ramenez doucement votre conscience à votre cœur, puis à votre corps tout entier, avant d'ouvrir les yeux.
Pistes d’exploration analytique & outils de rééquilibrage
Cultiver la connexion
Pratiquer la contemplation : s'asseoir et méditer sur une question ouverte comme "Qui suis-je au-delà de mes rôles ?", "Qu'est-ce que la conscience ?".
Étudier des textes de sagesse (philosophie, poésie mystique, textes sacrés de toutes traditions) qui vous inspirent.
Marcher dans la nature en essayant de ressentir que vous faites partie du paysage, que l'air que vous respirez vous relie à chaque arbre.
Pratiquer le lâcher-prise
Identifier un domaine de votre vie où vous essayez de tout contrôler et pratiquer consciemment le "lâcher-prise", en faisant confiance au processus de la vie.
Le service désintéressé (bénévolat, aide spontanée) : agir pour le bien commun sans attente de reconnaissance, juste pour la joie de participer.
Faire l'expérience du silence
S'offrir des moments de silence total, sans musique, sans téléphone, sans lecture. Juste être.
Observer le ciel nocturne et tenter de ressentir l'immensité de l'univers.
Transcender l'ego
Observer ses propres pensées comme si on regardait un film, sans s'identifier à l'acteur principal.
Exercice analytique : Quelle est l'identité ou la réussite à laquelle je suis le plus attaché·e ? Comment serais-je si je n'avais pas cela ?
Questions d’introspection
Est-ce que je me sens faire partie de quelque chose de plus grand que moi ?
Quelle est ma relation au silence, à l'inconnu, au mystère ?
Ai-je confiance dans le processus de la vie, même lorsque je ne comprends pas tout ?
Le sens de ma vie vient-il de l'extérieur (réussite, reconnaissance) ou de l'intérieur ?
Suis-je capable de ressentir de la gratitude pour le simple fait d'être en vie ?
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