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L'Atelier de la Psyché

Avril : le conte de la lune Rose

Dernière mise à jour : 2 juil.

Les Ailes du Rêve


Avril avait fait irruption dans la forêt. Ce n'était plus le doux éveil de mars, mais une explosion de vie, une poussée de sève si puissante qu'elle semblait faire vibrer l'air. L'atmosphère était électrique, chargée du parfum capiteux des fleurs sauvages et de la danse frénétique des insectes. C'était le temps du grand désir de la Terre, le temps où la vie réclame la vie dans une danse ardente.

La Marcheuse, au milieu de cette effervescence, se sentait étrangement lasse.


Elle aimait la beauté des bourgeons éclatants sous la Pleine Lune Rose, mais l'énergie brute de la saison l'épuisait. C'était une énergie de fertilité, de passion, une force vitale qui ne connaît ni la retenue, ni la pudeur. Et elle, inconsciemment, y résistait. Après avoir passé l'hiver à explorer ses profondeurs silencieuses, ce déferlement de vie extravertie la submergeait. Elle voulait la beauté des fleurs, mais avait peur du feu sauvage et du chaos qui leur donnent naissance. Cette résistance à la pleine expression de la vie était la source de sa fatigue.


Cet après-midi-là, alors que le vent tiède du Sud caressait son front, son corps et son âme réclamèrent une trêve. S'asseyant à l'ombre tendre d'un érable en fleurs, elle glissa dans le "Temps du Rêve", ce refuge où la psyché se retire quand le monde extérieur devient trop intense.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux de son esprit, le paysage était devenu un monde intérieur, où le ciel miroitait comme un lac d'encre et de lumière. Autour d’elle, les ombres dansaient, insaisissables, fragments de pensées et de désirs non exprimés.


C'est alors qu'une lueur flotta devant elle. Un Papillon Doré, aux ailes diaphanes, se posa sur son épaule. Il était la représentation parfaite de son Moi conscient, de la part d'elle qui chérit la lumière, la joie, l'espoir. — "Bienvenue, Voyageuse du Songe," chuchota-t-il. "Je suis la floraison de tes espoirs, la promesse d'un matin radieux."

La Marcheuse sourit. C'était le rêve qu'elle voulait rêver. Mais à peine eut-elle prononcé ces mots qu'une autre silhouette surgit des ombres. Un Papillon de Nuit, aux ailes tissées de velours nocturne.


Il ne représentait pas le mal, mais son Ombre : tout ce qu'elle refoulait. Il était la créature de la nuit, attirée par la flamme de la passion, mais aussi gardienne des émotions profondes, de la tristesse, de la peur, du désir brut. "Et moi," dit-il d’une voix posée, "je suis la profondeur de tes émotions enfouies, la nuit qui recueille tes larmes et la vérité de tes désirs tus."


La Marcheuse fronça les sourcils, troublée. "Pourquoi serais-tu mon rêve ? Les émotions sombres ne sont-elles pas à fuir ?"


Le Papillon de Nuit battit lentement des ailes. "Refuser l'ombre, c'est refuser la moitié de ta force vitale. Les rêves ne sont pas que douceur. Ils sont le reflet de ton monde intérieur, et tu ne peux être entière en n'acceptant que ta moitié lumineuse."

Le Papillon Doré s’éleva et ajouta : "L'énergie de cette saison est celle de l'Union Sacrée. La lumière seule est stérile. L'ombre seule est inerte. C'est de leur danse, de leur mariage, que naît la véritable fertilité. Ton âme a besoin d'embrasser son ombre pour vraiment fleurir."


La Marcheuse comprit. Sa fatigue venait de cette lutte interne, de ce refus de laisser son ombre et sa lumière danser ensemble. Elle pensait devoir être uniquement solaire et joyeuse, réprimant la part d'elle qui était mélancolique, en colère, ou pleine d'un désir qu'elle jugeait trop sauvage.

Alors, lentement, elle tendit la main. Le Papillon Doré (son conscient) vint s’y poser. Et avec une nouvelle forme de courage, elle offrit l’autre au Papillon de Nuit (son inconscient, son ombre). "Je suis prête à vous accueillir tous les deux," dit-elle.


Au contact de ses doigts, les deux papillons fusionnèrent en une lumière douce et complète. Et son rêve s'épanouit. Elle vit alors les symboles de son inconscient non plus comme des menaces, mais comme des messages : une rivière agitée qui était sa tristesse demandant à couler ; un arbre aux branches brisées qui était une ancienne blessure demandant à être pansée ; un feu vacillant qui était sa passion demandant à être assumée.


Elle comprit que ses émotions, toutes ses émotions, étaient le langage de son être profond. Les refuser, c'était refuser la sève même de la vie.


Lorsqu’elle rouvrit les yeux, l'air vibrant du printemps ne lui sembla plus agressif, mais simplement vivant. Elle était revenue, mais quelque chose en elle s'était unifié. Elle s'autoriserait désormais à ressentir pleinement, sans jugement. Elle se leva, inspira profondément l'air parfumé, et posa la main contre le tronc de l’érable, sentant la puissante montée de sève en lui. Sous la lumière dorée du soleil couchant, elle sentit les deux ailes de son âme, l'une d'or, l'autre de nuit, se déployer en elle, enfin libres de danser ensemble au rythme de la vie.



Les enseignements du conte


🌿 Accepter ses émotions

Les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles sont des messagères. Refuser une émotion, c’est se priver d’une vérité intérieure. Joie, tristesse, peur, colère ou émerveillement : chacune mérite d’être accueillie sans jugement.


🌙 Oser arpenter les chemins de son monde intérieur

Nos rêves sont des portes ouvertes sur notre âme. Ils nous offrent des images, des symboles, parfois lumineux, parfois obscurs. S’y aventurer, c’est mieux se comprendre, c’est tisser le lien entre le conscient et l’inconscient. Je peux vous accompagner dans votre exploration grâce à :




🦋 Comprendre la dualité : ombre et lumière

Le papillon doré et le papillon de nuit symbolisent l’équilibre. La lumière sans l’ombre aveugle, l’ombre sans lumière étouffe. Pour s’épanouir, il faut accepter les deux. La nuit nourrit les rêves comme le jour éveille les actions.


💫 Écouter les messages du Temps du Rêve

Le Temps du Rêve est un espace où se mêlent souvenirs, visions et voix des ancêtres. Il nous enseigne que nous portons en nous une sagesse ancienne, transmise par des générations avant nous. Apprendre à l’écouter, c’est renouer avec une connaissance profonde et instinctive.


🌸 Laisser fleurir sa vérité intérieure

Chaque rêve, chaque émotion, chaque murmure de l’âme est une graine prête à éclore. En accueillant ce qui émerge sans crainte ni rejet, nous permettons à notre être profond de grandir, de s’épanouir dans toute sa richesse.


 
 
 

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